Nous avons entrepris le 15 février dernier la traversée des îles turquoise à Tortola aux BVI (British Virgin Island) ce qui devait nous prendre 3 jours et 2 nuits de navigation, nous pris en réalité 4 nuits et 3 jours!
Pour cette traversée nous avions un équipier à bord, Mathieu Bourgeois, Acadien de naissance. Mathieu est le fils de nos amis du voilier Oasis, le voilier qui a effectué la traversée des Bahamas aux îles Turquoises avec nous. Comme ses parents demeuraient aux îles Turquoises pour un certain temps, il a accepté l'invitation de nous aider pour notre traversée aux BVI (British Virgin Island).
Le tout débutât vendredi en fin de journée, un bon vent, nous naviguions pleine voile à une vitesse d'environ 11 nœuds, cela présageait bien, nous pouvions même prendre moins de temps que prévu.
La première nuit fut plus mouvementée que les prévisions mais nous avons réussi à conserver une bonne vitesse. La journée du samedi se déroula de même. Les prévisions nous annonçaient des vents faibles qui devait tourner au nord ce qui nous aurait favorisé, mais la météo étant ce qu'elle est, le vent ne tourna pas et resta passablement fort, soit environ 18 à 20 nœuds. Dans la nuit de samedi à dimanche, les vagues se sont levées pour atteindre 8 à 10 pieds, accompagnées par une houle, situation très inconfortable, mais nous étions dans les temps, nous le devancerions même.
Dimanche matin, la catastrophe! Une vague immense accompagnée par une rafale de vent nous frappa de plein fouet, le mat effectua un mouvement d'avant à l'arrière et un retour vers l'avant, ce mouvement s'appelle un "whiplash", la poulie qui tient la GV (grand-voile) se cassa en deux ce qui a eu comme effet de descendre la GV directement dans la bôme, l'attache qui retient l'arrière de la GV s'arracha, un des deux anneaux de l'écoute arrière de la GV se brisa également, c'est pas fini! Les boulons du support avant qui retient l'enrouleur du génois (voile avant), se sont tous coupés net. Nous voilà plus de voile!
Mathieu et moi sécurisons le support avant avec du cordage. Nous avons navigué toute la journée à moteur, une chance que nous nous avions acheté 4 contenants supplémentaires de 5 gallons d'essence.
À cette vitesse, compte tenu des vents et vagues, nous réalisons rapidement que nous allions manquer d'essence avant l'arrivée. Dans un premier temps, nous changeons notre destination pour Josh Van Dike, île plus proche que Tortola, dans un deuxième temps, nous devons voiler, notre vitesse est trop lente. La GV est définitivement hors d'usage il nous reste le génois, nous réussissons à solidifier le support avant et montons le génois, ça marche!
Nous naviguons toute la nuit ainsi, voile et moteur, remarquez que le mot moteur est au singulier, hey oui! nous avons utilisé qu'un seul moteur pour économiser de l'essence. Lundi matin, nous réévaluons notre situation, compte tenu de l'essence restante et de la distance à parcourir, nous ne pourrons rejoindre JVD, nous choisissons un autre île, soit St.-Thomas aux US Virgin Islands.
Il faut vous dire aussi, que nous avons de l'aide de l'extérieur, René et Francine Allard, les anciens propriétaires et constructeurs de la Jolie Julie, nous suivent via satellites, ils ont notre position aux dix minutes. René nous envoie régulièrement les conditions de la météo et des vagues en avant de nous. La journée de lundi est plus fatigante que les dernières, le manque de sommeil commence à se faire sentir mais le moral est très bon.
La nuit suivante, personne dort. On surveille notre seule voile et surtout notre consommation d'essence. Au petit matin, on aperçoit, finalement, St-Thomas. Le vent ayant beaucoup ralentit aux abords des îles, nous mettons nos dernières réserves d'essence (5 gallons) dans les réservoirs, roulons le génois et naviguons à deux moteurs en direction de notre marina d'accueil Crown Bay Marina.
A 08:30 nous accostions, nous l'avions fait, 585nm, 90 heures de navigation.
Nous sommes toujours à la marina, finalisant les dernières réparations et prévoyons partir dimanche pour explorer quelques îles aux alentours.
Bonne nouvelle, La Jeannoise n'est qu'à environ 25nm derrière nous, des retrouvailles sont dans l'air!
Merci René et Francine pour votre support soutenu durant cette traversée ainsi qu'a notre équipier Mathieu pour son sens de l'humour dans des situations pas toujours évidentes.
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